Aider une amie

Avant tout croyez-la. Elle ne mentira pas au sujet de la violence. Les hommes violents se montrent souvent si charmants et si courtois avec les tierces parties que ce que vous voyez de son comportement à lui vous induit peut-être en erreur. Même si certains des incidents qu’elle vous décrit vous paraissent incroyables, écoutez ce qu’elle vous dit et respectez sa façon de le dire. Il est si souffrant d’être victime de violence qu’il est possible qu’elle ne divulgue que très lentement les détails de sa situation. Quoiqu’elle vous dise, croyez-la et dites-lui que vous la croyez.

Confirmez-lui qu’elle a bien fait de vous parler. Elle a pris un risque : son conjoint est susceptible de lui faire du mal et vous-même auriez pu la rejeter. Dites-lui que vous appréciez le geste qu’elle fait.

Faites-lui savoir qu’à vos yeux, ses sentiments sont raisonnables et normaux. Il lui arrive souvent de se sentir terrifiée, confuse, en colère, triste, coupable, paralysée ou désespérée.

Laissez-la mener la conversation. Vous pouvez poser une question comme : Comment puis-je t’aider? Mais ne vous attendez pas à ce qu’elle puisse vous répondre dès la première fois où elle s’exprimera. Elle a besoin que vous soyez à l’écoute.

Si elle vous demande quoique ce soit d’acceptable, faites-le. Si elle vous demande des choses que vous ne pouvez ou que vous ne voulez pas faire, dites-lui. Discutez-en avec elle et essayez de trouver ensemble :

a) Une autre façon de répondre au besoin exprimé.
b) Une autre façon dont vous pouvez l’aider.

Faite attention de ne pas lui imposer vos propres conceptions en matière d’assistance quant à ce qu’elle devrait faire.

Dites-lui que vous vous souciez d’elle et de sa sécurité. Prenez ses craintes au sérieux.

Ne la blâmer jamais de la violence qu’elle vit. Laissez-lui savoir qu’elle n’en est pas responsable. Mais rappelez-vous que ses sentiments à l’égard de son conjoint sont probablement confus et partagés. Si vous montrez trop de colère envers lui, elle sentira probablement le besoin de prendre sa défense.

Renseignez-vous et informez-la sur les ressources de protections, d’intervention et de soutien dans son milieu.

Si elle le désire, offrez-lui votre aide pour se rendre vers une ressource d’aide, (N’offrez jamais de services que vous êtes incapable ou mal à l’aise de fournir.)

Si elle court un danger immédiat, invitez la à appeler les policiers ou faites-le pour elle.

Encouragez-la toujours à rechercher d’avantage de soutien et d’informations. Procurez-lui des articles de journaux et des livres sur le sujet de la violence conjugale et donnez-lui de la documentation que vous trouverez à la maison d’hébergement ou au centre de femmes le plus proche.

Respectez son rythme et faites preuve de patience. Personne ne décide en un instant à mettre fin à une relation. Cette femme fait peut-être aussi face à des menaces et à des agressions de plus en plus violentes. Alors, aidez-la à s’organiser mais laissez-la prendre ses propres décisions. Pendant que vous l’aider, demandez conseil à des intervenantes en violence de votre localité.

Mettez l’accent sur ses forces, ses réalisations et ses qualités. Évitez de la traiter comme une enfant ou comme une victime totalement démunie.

Appuyez-la toujours quand elle agit dans son intérêt.

Avec la permission de la femme, travaillez à élargir son réseau de soutien. Vérifiez s’il existe des groupes de soutien pour femmes violentés à la maison d’hébergement ou au centre de femmes, encouragez-la à s’y joindre. Plus elle a d’appuis, plus elle peut devenir forte.